Toulouse, un triplé frappé du sceau de l'effort
Triplé en poche, émotion en bandoulière.
Samedi soir, le Stade Toulousain a bouclé une saison à l’intensité rare par un 24? Bouclier de Brennus, glané au bout d’un match haletant face à Bordeaux-Bègles (39-33 a.p.), pour signer un triplé inédit dans l’ère moderne du Top 14. Une rencontre à suspense à l’image de la finale 2023 contre La Rochelle ou de la finale de Champions Cup 2024 contre le Leinster.
« Si ça ne vous embête pas, je vais en profiter quelques jours, parce que sincèrement, ça a été un long périple », a confié Ugo Mola, manager d’un groupe encore une fois souverain, malgré les épreuves.
Une saison marquée par les drames
Loin d’un parcours paisible, cette saison a été teintée de deuils et de blessures. Dès l’été, le club a été endeuillé par le décès de Helen Tekori, compagne de l’ex-joueur et membre du staff Iosefa Tekori, puis par celui de Medhi Narjissi, jeune espoir tragiquement disparu en Afrique du Sud.
« On a joué pour les personnes qu’on a perdues cette année », a confié François Cros, symbole d’un groupe qui a trouvé dans la douleur une force collective. « Je pense qu’on avait un supplément d’âme ce soir », a ajouté le troisième ligne du XV de France.
Sans Dupont, mais avec la culture de la gagne
Les absences d’Antoine Dupont, Peato Mauvaka ou encore Ange Capuozzo n’ont pas fait vaciller la machine toulousaine. L’humiliation subie face à l’UBB en demi-finale de Champions Cup début mai a même servi d’électrochoc.
« Ça serait terrible de dire qu’on est content d’avoir gagné sans Antoine, mais je crois à la force du groupe », a glissé Mola, reconnaissant envers un collectif qui n’a rien perdu de son efficacité dans les grands rendez-vous.
Toulouse a enchaîné une 11? finale victorieuse consécutive depuis 2008, étendant encore un peu plus son hégémonie sur le rugby français.
L’UBB a résisté, mais a cédé en prolongation
Face à une UBB ambitieuse, en quête d’un premier titre national après sa victoire en Champions Cup, les Rouge et Noir ont dû s’employer. Revenus de l’enfer marseillais un an plus tôt (59-3), les Bordelo-Béglais ont cette fois opposé une belle résistance.
« On savait qu’ils n’allaient pas arriver en victimes », a reconnu Maxime Lucu. Mais une fois encore, l’expérience toulousaine a fait la différence dans les moments-clés, en mêlée, en conquête et dans la gestion du money time.
Vers un quadruplé ?
Avec ce triplé validé (2022, 2023, 2024), Toulouse rejoint sa propre légende. Le groupe mené par Cros, Ntamack, Ramos et consorts peut viser plus haut encore. Seuls les Rouge et Noir version 1994-1997 ont déjà réussi un quadruplé.
« On va profiter de celui-là déjà », a temporisé Cros. « On aura le temps de penser à la saison prochaine, après les festivités et le repos. »
Mais la dynamique est là. Avec les renforts attendus (Colombe, Thomas) et le retour d’un Antoine Dupont prévu à l’automne, Toulouse a déjà lancé le chantier 2025. Et posé la première pierre d’un nouveau défi : devenir la plus grande génération de l’histoire du club.
Vous souhaitez être parmi les premiers à vous procurer des billets pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie ? Inscrivez-vous ici.