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2025, la finale la plus longue du Top 14

Anthony Jelonch (Stade Toulousain) lors de la finale du Top 14 face à Bordeaux-Bègles, au Stade de France, à Saint-Denis, le 28 juin 2025. (Photo : Julie Sebadelha / AFP)

La finale du samedi 28 juin 2025 entre le Stade Toulousain et l’Union Bordeaux-Bègles est officiellement la plus longue de l’histoire du Top 14… mais pas de l’histoire de la première division française.

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La pénalité de Maxime Lucu (UBB) passée entre les perches alors que la sirène de fin de match retentissait dans le Stade de France envoyait les deux équipes en prolongation après égalisation (33-33). Même si une règle régissant ce temps additionnel a été élaboré dès la création du championnat, jamais, en 20 années de Top 14, elle n’avait été mise en oeuvre.

C’était donc parti pour deux fois dix minutes – avec normalement juste un changement de côté au bout de dix minutes mais pas de pause – au bout desquelles l’équipe qui a marqué le plus de points remporte la victoire. Avec une première pénalité à la 95e et une seconde à la 100e, l’arrière Thomas Ramos offrait une avance de six points au Stade Toulousain.

La rencontre a donc duré exactement 100 minutes. Du jamais-vu dans l’histoire des 20 ans du Top 14. « Je me suis dit, désolé pour le mot : “p…, c’était pas assez long comme ça ?”. « Quatre-vingts minutes à ce niveau c’est déjà énorme, alors cent minutes, c’était interminable.», confiait le trois-quarts centre de Toulouse Pierre-Louis Barassi en zone mixte.

Alors que l’UBB reprenait de la vigueur, à l’inverse le Stade Toulousain se crispait, multipliait pertes de balles et passes approximatives, avant de finalement se reprendre. « Ils étaient prêts à jouer 100 minutes, nous aussi. Mais on a tenu 95… et on a un peu craqué à la fin », dira Maxime Lucu au micro de nos confrères de Canal + à l’issue de la rencontre.

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Si cette finale est la plus longue de l’histoire du Top 14, deux précédents avaient eu lieu lorsque le championnat portait encore le nom de Top 16. En 2005 (dernière année du Top 16 justement), la finale opposant le Stade Français et Biarritz avait duré… 110 minutes ! Le nombre de points marqués aussi était record : 71 points. Mais ce record est tombé samedi soir avec 72 points entre l’UBB et Toulouse.

La plus longue finale : 110 minutes

Le trois-quarts centre de Biarritz Jean-Baptiste Gobelet se souvient encore de cette soirée folle et de cette rencontre interminable. « C’est vrai que la finale était très, très longue », se souvient pour RugbyPass l’ancien international. « En plus, j’avais un souci : je m’étais cassé les côtes deux semaines avant et j’avais des infiltrations, mais qui s’estompaient au bout de 40 minutes. On en avait fait au début du match, pendant la mi-temps et le problème, c’est que pendant les arrêts de jeu de la prolongation, malheureusement les infiltrations ne faisaient plus du tout effet et j’ai dû finir le match comme ça. C’est vrai que j’avais un peu souffert pendant les prolongations… »

Dimitri Yachvili (Biarritz) tente une pénalité lors de la finale du championnat de France 2004-2005 entre le Stade Français et Biarritz, remportée 37-34 après prolongation. (Photo : Christian Liewig / Corbis via Getty Images)
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JB se souvient de l’intensité du match, de l’émotion, du Stade de France blindé et du chrono qui s’affichait sur les écrans géants. « On sait très bien qu’un match comme ça peut basculer sur un rien, d’un côté comme de l’autre. Donc émotionnellement, c’est pas évident d’entrer dans cette prolongation. T’es sur un fil en permanence. Chaque geste que tu fais, chaque retard au soutien, ça peut avoir des conséquences directes et importantes pour l’équipe », dit-il.

« C’est un moment à part. Et avec toute l’émotion, l’intensité, l’ambiance dans le stade… la fatigue, tu l’oublies un peu. Tu passes au-dessus, tu regardes le chrono qui défile et tu pries juste pour que ça tourne pas contre toi. On savait que ça allait se jouer à rien, à trois points près comme ça s’est joué à six points entre Toulouse et Bordeaux. Chaque pénalité, c’est une balle de match. Alors tu prends aucun risque inutile, tu fais attention à tout.

« Ce qui est le plus compliqué dans ces moments-là, c’est de rester connecté avec l’équipe. La communication devient difficile parce que la fatigue s’installe, et il y a de moins en moins de voix qui s’élèvent sur le terrain. Et c’est là que c’est dur : tu perds la connexion entre les lignes, entre la défense et l’attaque. Or on sait qu’à ce moment-là, au moindre relâchement, à la moindre faute, tout peut basculer.

Les joueurs de Biarritz célèbrent leur titre en brandissant le célèbre Bouclier de Brennus après leur victoire 37-34 contre le Stade Français en finale du championnat de France 2004-2005. (Photo : Christian Liewig / Corbis via Getty Images)
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Avec un drop de Julien Peyrelongue (101e) et une pénalité de Dimitri Yachvili (103e), le BO parvient à passer devant au score. Mais à ce moment-là de la rencontre, c’est-à-dire à près 1h50 de jeu (!), Biarritz est acculé dans ses 22, subit les assauts des Parisiens, sous une pression intense. Et finalement, la prolongation arrive à terme : Biarritz est sacré champion de France… trois ans après avoir vécu une expérience similaire en finale contre Agen !

« Et là, c’est un soulagement indescriptible. Une joie énorme. Tu sais que c’est fini, que t’as gagné le match. Que tu peux enfin relâcher la pression », raconte Jean-Baptiste Gobelet. « C’est une joie incommensurable, parce que t’arrives au bout d’un match de boxe, d’un combat de près de 110 minutes. Et derrière, tu décroches ce bonus, ce truc magique. Franchement, c’est un rêve qui devient réalité à ce moment-là.

« Et puis après, tout redescend. Les émotions, la tension… tout s’apaise. Ce moment entre la fin du match et la remise du Bouclier, c’est un monde à part. Tu flottes un peu. Il y a les émotions, la fatigue du match… mais en vrai, tu te rends même pas compte de l’intensité qu’il y a eue. Et une fois que t’as gagné, tu trouves encore l’énergie pour sortir, pour aller fêter ça. »

Les joueurs de Biarritz (avec Jean-Baptiste Gobelet entouré) fêtent leur victoire dans les vestiaires avec le Bouclier de Brennus après leur succès 37-34 face au Stade Français en finale du championnat de France, le 11 juin 2005 au Stade de France, à Saint-Denis. (Photo : Gabriel Bouys / AFP via Getty Images)

Dans son souvenir, la fête s’est poursuivie jusqu’à 6h du matin sur les Champs Elysées. Mais les joueurs ont-ils payé physiquement cette prolongation exceptionnelle et encore aujourd’hui unique dans l’histoire de la première division française ?

« Je ne l’avais pas payé beaucoup à l’époque… parce qu’on était partis juste après avec les Barbarians jouer contre les Springboks », révèle Gobelet. « C’était en 2005. On est partis au Cap, et le coach, c’était Galthié, qui entraînait le Stade Français à ce moment-là. On s’était bien entraînés, donc on était repartis direct… On avait joué le samedi, et le mardi soir ou mercredi, on s’envolait déjà pour Cape Town. »

L'entraîneur du Stade Français, Fabien Galthié, abattu dans les vestiaires après la défaite de son équipe face à Biarritz (37-34) en finale du championnat de France, le 11 juin 2005 au Stade de France, à Saint-Denis. (Photo : Gabriel Bouys / AFP via Getty Images)

Adversaires quelques jours avant, ils se retrouvaient donc tous dans la même équipe avec Dominici, Blin, Harinordoquy, entraînés par le coach de l’équipe vaincue. Ubuesque. « En gros, on a retrouvé tous ceux avec qui on avait gagné la finale, et on a prolongé la fête là-bas pendant dix jours. On a bien fêté le Brennus… On a un peu retourné l’hôtel pendant dix jours, mais c’était de bonne guerre.

« Après, on était encore dans l’euphorie, on s’est même pas posé de questions sur notre état physique. C’était plus un état de fête qu’une vraie tournée. On y allait pas pour jouer sérieusement contre les Sud-Africains, on y allait pour vivre une semaine de fête, en Afrique du Sud, c’est tout. Et je me rappelle, on avait un poster géant du Bouclier de Brennus au Stade de France. On l’avait affiché dans toutes les chambres de l’hôtel… Galthié faisait un peu la gueule, mais bon, on a fini par prendre l’apéro ensemble. On a pu discuter, changer de ton, et voilà. »

Un autre époque.

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