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Que vaut le Brésil, futur adversaire des Bleues à la Coupe du Monde de Rugby ?
Par Francisco Isaac
À deux mois du coup d’envoi de la Coupe du Monde de Rugby 2025 en Angleterre, le Brésil s’apprête à découvrir le plus haut niveau du rugby féminin à XV. Parmi les 16 nations qualifiées, les Yaras seront les seules débutantes, un petit miracle quand on se rappelle qu’il y a encore deux ans, la sélection à XV n’était même pas une priorité dans le pays.
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Avant 2020, tout l’investissement allait dans le rugby à 7. Le XV féminin brésilien, lui, vivotait dans l’ombre. Mais quand l’opportunité d’une qualification pour la Coupe du monde s’est présentée, tout a changé. En un temps record, les Yaras ont restructuré, mobilisé les bons leviers, et battu leurs voisines colombiennes pour décrocher leur billet pour l’Angleterre.
Ela pode tudo!! 💪
A Camilla Isis marcou presença no jogo contra a colômbia marcando não só um, mas dois tries incríveis! 🏃🏃#BrasilRugby #OneAllSportsXBrazilRugby #JogueComoUmaYara pic.twitter.com/cOmpw3WrBh
— Brasil Rugby (@brasilrugby) June 17, 2025
Le soir de la qualification, il y avait de quoi fêter. Mais aussi de quoi s’inquiéter : peu d’expérience internationale, une conquête encore fragile, des automatismes à construire… Beaucoup doutaient que cette équipe tienne sur 80 minutes à haut niveau.
11 tests depuis 2019
Avant cette victoire historique en 2024, le Brésil féminin n’avait disputé que huit matchs officiels en vingt ans. Mais un an plus tard, l’histoire a bien tourné. En douze mois, les Yaras ont disputé sept tests, engrangé des repères, et montré une progression nette.
Depuis juin 2024, leur parcours est parlant :
- Deux défaites serrées face aux Pays-Bas en novembre
- Une victoire 19-12 contre le Portugal en mars
- Une défaite 42-12 face à l’Espagne
- Un revers 29-26 contre les USA « Falcons », puis une revanche 15-14 une semaine plus tard
- Une large victoire 58-7 contre la Colombie début juin
Le bilan reste négatif en nombre de victoires, mais dans le contenu, le Brésil a pris une vraie dimension. L’attaque a trouvé du rythme, la ligne arrière se montre incisive, et le paquet d’avants pose les bases. Contrairement à ce qu’on voit souvent avec les équipes en construction, les Yaras arrivent à tenir le ballon et à scorer.
Un jeu plus décomplexé, plus risqué mais plus vivant
Sous la houlette d’Emiliano Caffera, elles ont inscrit 20 essais en 7 matchs, dont 12 par la ligne de trois-quarts. Une stat qui en dit long sur leur transformation offensive.
En comparant les deux confrontations face à la Colombie, le saut qualitatif est net : +23 points marqués, -8 encaissés, deux fois moins de fautes et de maladresses. En 2024, le Brésil jouait lentement, s’en remettait aux mauls et aux longs coups de pied. Aujourd’hui, place à un jeu plus décomplexé, plus risqué mais plus vivant.
É DELA!! ✨✨
A @eshycoimbra marcou try na partida Yaras X Colômbia com muito estilo!#BrasilRugby #OneAllSportsXBrazilRugby #JogueComoUmaYara pic.twitter.com/daodhExWed
— Brasil Rugby (@brasilrugby) June 16, 2025
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Les fondamentaux sont mieux maîtrisés, la conquête installe l’équipe dans les bons espaces, et le jeu s’élargit. Là où les Yaras se cherchaient dès qu’il fallait ouvrir, elles proposent désormais une forme de rugby-samba : jeu debout, esquives, et mouvements bien huilés.
Le renfort des stars du Seven comme Bianca Silva, Raquel Kochann, Isadora Lopes, Thalita Costa et Larissa Alves a changé la donne. Leur expérience de haut niveau donne du liant à un groupe jeune et audacieux.
Autre élément moteur : l’apport de joueuses évoluant à l’étranger, comme Larissa Lima Henwood (Counties Manukau, NZ), Taís Prioste (AC Bobigny), Letícia Medeiros (Bondi University) ou Maria Graf (Brothers RFC). Avec ce mélange explosif, le Brésil peut rêver plus grand.
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Mais attention, l’euphorie ne fait pas tout. Il manque encore des matchs références, de la profondeur de banc, et cette science des temps faibles qu’ont les nations plus aguerries. À ce jour, cela reste un facteur de déséquilibre.
Reste que les bases sont posées. Les Yaras surfent sur leur qualification, bâtissent un collectif cohérent, et s’apprêtent à offrir, le 24 août face à l’Afrique du Sud, un premier aperçu de leur « carnaval version rugby » en attendant leur match contre la France le 31 août.
Cet article publié initialement sur RugbyPass, a été adapté en français par Willy Billiard.
